L’intendance associée à l’utilisation d’une salle informatique et les problèmes associés à l’utilisation d’un téléphone personnel rendent l’inclusion du numérique parfois problématique. La tablette est un moyen-terme acceptable : utile pour faire des recherches, beaucoup moins pratique pour taper un texte. Une tablette par îlot de quatre élèves peut s’avérer suffisante.
Il nous incombe aussi de donner les bons réflexes aux élèves : vérifier l’orthographe d’un mot, trouver une définition, cela ne peut se faire qu’en recourant à des outils sûrs et sérieux. Au fond, c’est la trop grande familiarité des élèves avec les outils numériques qui les dessert. Nous n’avons peut-être rien d’autre à transmettre qu’un certain sérieux dans l’approche des outils numériques, quelques réflexes de prudence. La création (très simple) d’un portail des outils du français peut permettre de ritualiser l’accès à tel dictionnaire, tel conjugueur ou telle base de données.
Quoique les séances de travail avec les dictionnaires soient toujours mémorables (le mot qu’on cherche n’y est jamais !), il faut reconnaître ici qu’individuellement, on ne se sert plus de ces outils massifs que bien rarement ! Avec une tablette, la vérification de l’orthographe d’un mot peut se faire de façon rapide et simple par n’importe quel élève. Mais on voit l’écueil de ce rapport quasi-immédiat au savoir : pourquoi apprendre ce que l’on sait qu’Internet peut nous apporter dans la seconde ? Et pourquoi venir à l’école ? Il semble donc qu’il faille faire contrepoids, imposer un peu de temps là où règne l’instantané.
J’invite souvent mes élèves à utiliser le Bescherelle, le TLF ou un dictionnaire des synonymes. Malgré une présentation rudimentaire, le dictionnaire des synonymes de l’université de Caen est un outil simple et puissant. Il permet d’accéder à une liste de synonymes et d’antonymes classés par degré de synonymie et par « cliques » (groupes de mots synonymes entre eux).
Lorsque les élèves produisent un texte en classe, ils sont invités à utiliser ce dictionnaire, mais aussi à rendre compte de leur utilisation dans un petit tableau partagé (on peut aussi utiliser Padlet, mais la réutilisation est moins aisée). Ils notent dans la première colonne le mot qu’ils avaient en tête, et dans la seconde le mot qu’ils ont trouvé. Ainsi, l’activité de recherche se double d’un travail de consignation et d’historicisation du savoir, chaque élève écrivant en quelque sorte le récit de son savoir. Le tableau partagé s’enrichit des recherches de chacun ; il peut être publié sur un blog de classe, ou imprimé et distribué après chaque séance d’écriture. De même, après que l’orthographe d’un mot a été vérifiée, on peut demander aux élèves de noter ce mot dans un document partagé qui devient la référence de tous.