Les nouvelles postures pédagogiques mises en avant par la réforme du collège correspondent à des pratiques qui, si elles n’étaient pas formalisées, existent néanmoins depuis longtemps dans les établissements. C’est le cas du travail en petits groupes.
Par Adeline Pringault, Professeure de Lettres modernes
Faire travailler les élèves en petits groupes (de 3 à 5 élèves) n’est pas un objectif en soi. Si des enseignants de français adoptent ce dispositif, c’est parce qu’il présente des avantages tant dans l’acquisition de méthodes de travail et dans la mise en place d’un enseignement différencié que dans l’acquisition et la mémorisation de connaissances et de compétences disciplinaires et transversales. Parmi ces avantages, nous remarquons que les travaux en petits groupes aident les adolescents à prendre confiance en eux.
Plusieurs questions se posent à l’enseignant désirant faire travailler ses élèves en groupes.
Comment former les groupes ?
Les groupes varient. La pratique nous a prouvé que les élèves, parfois mécontents de leur groupe au début d’une activité, développaient des méthodes de travail et une organisation telles qu’ils désiraient conserver ensuite le même groupe. La règle d’or, comme souvent en pédagogie, reste la souplesse et l’adaptabilité. Les groupes sont constitués selon l’activité : par affinités pour des activités créatives, par niveau en méthodologie et en remédiation ; des groupes hétérogènes pour la recherche documentaire ou l’apprentissage de la langue.
Quelles activités gagnent à être pratiquées en petits groupes ?
Nous développons un exemple d’activité pratiquée en groupe, celle des recherches documentaires :
Pour introduire la tragédie en 3e, chaque groupe présente un des aspects de la tragédie ou un épisode de l’histoire littéraire. Les groupes préparent un exposé oral sur un seul aspect du sujet, mettant en œuvre des compétences de recherches, lecture documentaire, écriture rapide, discussion argumentative dans le groupe… Puis, tous écoutent les exposés et prennent en notes la totalité de la recherche, développant des compétences de prise de parole, d’écoute, de prise de notes, de synthèse…
Autres activités :
– Créer des groupes qui se défient (activités de langue)
– Créer des groupes de niveau d’apprentissage (avec des apprentissages différents)
– Créer des groupes de niveau d’autonomie (avec des modalités de travail variables)
– Créer des ateliers tournants : l’élève choisit son atelier en fonction de ses envies ou de sa concentration, mais doit tous les valider.
Comment être certain que les élèves communiquent sur le travail et ne bavardent pas ?
Un groupe bavard peut se dissimuler sous une apparence de travail. Des solutions permettent d’éviter une trop grande dispersion, comme la gestion du temps : il est important que les élèves disposent d’un temps de travail donné au début de l’activité et que ce temps ne soit pas négociable. Ils apprendront à l’utiliser au mieux et à se recentrer sur leur travail après d’inévitables distractions. La mise en commun du travail, l’utilisation de webcam pour projeter directement un travail de groupe, la présentation aléatoire des résultats… sont autant de pistes pour aider la concentration de tous.