Cette séquence d’enseignement a été réalisée à partir de celle proposée dans Passeurs de textes 6e (p. 152-173). Les élèves avaient peu abordé la poésie dans l’année et le temps restant pour son étude était court. Il s’agissait donc de proposer une séquence brève, mais qui les prépare à une étude plus approfondie de la poésie au cycle 4.
Il me semblait important d’insister sur le caractère oral de la poésie, à la fois comme définitoire du genre. La séquence permet aussi de faire le lien entre l’école primaire où les élèves ont appris de nombreuses poésies et le collège où on leur propose davantage d’en étudier les formes.
La séquence s’est déroulée sur quatre séances en français, une séance en éducation musicale et une séance en français avec la présence du professeur d’éducation musicale.
Une poésie à dire
Après une définition collégiale de la poésie et de ses caractéristiques, la dimension orale de la poésie est apparue évidente. Nous avons donc abordé l’étude des haïkus par l’écoute en utilisant le document sonore liés aux pages 159-160, puis chaque élève a noté ses impressions sur son cahier et ses préférences, comme il est proposé dans les questions 1 à 3 p. 161.
Puis nous avons lu la synthèse « à retenir » p. 161. Ensuite, nous avons construit une carte mentale du haïku, manuels fermés, donc à partir de ce que nous avions retenu de cette synthèse. Le centre de la carte mentale était le mot « haïku », elle comportait trois branches : genre littéraire (divisé en deux : poème/japonais), caractéristiques (3 vers/17 syllabes), sujets (sentiment/paysage/animal/nature/objet).
La troisième séance a été consacrée à la diction des vers. Il me paraissait important, avant de passer à l’écriture, d’insister sur la prononciation des syllabes afin que les élèves inventent des haïkus au rythme juste. Nous avons donc lu « Le coin du savant » p. 172 et utilisé les activités 2, 3 et 4 p. 172-173. Les élèves rechignent à prononcer le « e » muet (par exemple dans « l’herbe verte » ou « une femme ») et chacun a dû essayer de dire les vers pour bien comprendre la différence. À la fin de ces activités, nous avons repris les haïkus choisis par les élèves lors de la première séance.
Les élèves se sont mentalement entraînés à la lecture. Puis, ils sont venus lire, ou dire de mémoire, le haïku à la classe. Leur lecture a été ponctuée par une phrase justifiant leur choix de poème ou indiquant l’image mentale que le haïku créait en eux.
L’écriture des haïkus
Enfin est arrivée la phase d’écriture, très attendue des élèves. Nous avons commencé par définir les critères d’écriture en les notant sur le cahier. Pour cela, j’ai utilisé les pistes de la page 161 (« Réflexion orale » et « Écrire un haïku »), mais j’ai préféré imposer une écriture individuelle des haïkus.
Sur leur cahier, les élèves devaient, avant de se lancer dans la composition, remplir les critères de rédaction suivants.
Je définis mes critères : – un thème (nature, saison, objet, sentiment, couleur…) : ……………… – un élément que j’aime ou que je déteste (au choix) et dont je peux donner une image littéraire : ………………….
À partir de cela, les élèves écrivaient leur haïku en 17 syllabes. Le plus difficile a été de couper les textes en trois vers.
La mise en musique
En éducation musicale, le professeur a demandé aux élèves de se mettre en groupes de deux ou trois. Chaque groupe choisissait un haïku écrit par un de ses membres. L’unique consigne donnée était de mettre le texte en musique. Les élèves ne disposaient que de leur corps, de leur voix et du rythme des haïkus.
La présentation a mis en valeur leur créativité : plusieurs groupes ont mis en scène leur présentation en ajoutant des gestes au poème et à la musique. Beaucoup ont chanté les haïkus, parfois à plusieurs voix ou en ajoutant des échos (mots répétés, onomatopées), des claquements de doigts, des bruits de pas, des frottements de mains, des variations de souffle…
Cette activité courte a eu l’avantage du dynamisme. Elle s’est déroulée en juin, avant-dernière semaine de cours et dernière séance d’éducation musicale, et a eu le mérite de ne pas démobiliser les élèves tout en restant ludique et créative.