Organiser une exposition sur le sexisme (3e)

Pédagogie - 14 février 2018 par Justine Wanin

Cette activité travaille à renforcer l’égalité filles-garçons et participe à la formation de citoyens sensibles à l’altérité et vigilants concernant leur propre usage des médias. Elle permet aux élèves d’exploiter et d’approfondir leurs compétences orales et écrites en les diversifiant par rapport aux pratiques de classes plus classiques, d’assurer des recherches en autonomie et de développer un nécessaire regard critique sur les documents véhiculés dans les médias.

Ce travail peut prendre place dans le cadre d’une journée à thème ou d’un mois organisé au sein de l’établissement concernant l’égalité filles-garçons. Il peut également être préparé pour être présenté lors de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars.

Le projet peut convoquer plusieurs disciplines. Le ou la collègue d’histoire-géographie peut ainsi co-intervenir lors des séances ou s’intéresser aux mêmes thèmes en parallèle dans son enseignement civique et moral. Le ou la collègue d’arts plastiques peut proposer de donner une dimension artistique à l’exposition en proposant aux élèves de transformer les supports trouvés pour mieux les dénoncer.

La première séance peut se dérouler au CDI, en partenariat avec le ou la professeur-documentaliste et les autres professeurs impliqués dans l’activité, ou à la médiathèque avec l’aide du bibliothécaire, voire d’un intervenant extérieur spécialisé dans les médias.

Dans un premier temps, le(s) professeur(s) n’annonce(nt) pas aux élèves le thème de cette nouvelle activité.

Les élèves analysent des documents variés sélectionnés par les adultes : dessins, photographies, extraits d’articles de journaux, publicités, extraits de vidéo, capture d’écran de réseaux sociaux, etc. La première partie, concernant la réception en tant que spectateur de ces images ou lecteur des articles et dessins, se déroule en silence. Les élèves doivent trouver le thème de la nouvelle séquence et le justifier dans un court paragraphe écrit. Ils lisent ensuite un ou deux paragraphes des camarades, toujours silencieusement. Ils peuvent alors choisir de corriger leurs textes ou d’y ajouter des arguments et exemples.

Les échanges oraux peuvent alors débuter. Les élèves expliquent ce qui leur a permis de trouver le thème de l’égalité filles-garçons. Ils expliquent en quoi les documents proposés peuvent être sexistes. Le cas échéant, ils reviennent également sur leurs hésitations concernant un ou plusieurs documents.

On pense notamment à la campagne de dénonciation menée par par le photographe allemand Olli Waldhauer sur les réseaux sociaux : si cette image est proposée aux élèves, elle pourrait les faire hésiter entre le thème du sexisme et le thème du racisme. En effet, Olli Waldhauer avait publié une photographie d’un homme tenant une pancarte raciste et d’une femme posant torse nu en expliquant : « L’une de ces personnes viole les règles de Facebook ». La femme torse nue était évidemment visée par le règlement de Facebook et l’artiste réclamait alors que la photo soit retirée pour son contenu raciste plus que pour la nudité.

À la fin de cette séance, on explique aux élèves qu’ils vont à leur tour chercher des documents sexistes pour monter une exposition au sein du collège.

Lors de la deuxième séance, les élèves sont invités à effectuer une recherche de documents sexistes. Menée en partenariat avec le bibliothécaire et/ou le professeur documentaliste, cette recherche développe l’autonomie des élèves concernant la recherche documentaire.

Les élèves justifient le choix de leur support en rédigeant un paragraphe argumenté qu’ils rendront au professeur de lettres. Ils doivent ensuite organiser la présentation en produisant un diaporama à projeter devant la classe ou une présentation vidéo, selon le support du document choisi. Ils justifient leur choix à l’oral en le présentant à leurs camarades.

Si le professeur d’arts plastiques invite les élèves à un détournement des supports, les séances suivantes se déroulent en cours d’arts plastiques.

Lors d’une séance ultérieure, les élèves sont invités à organiser ensemble leur exposition. Ils peuvent ainsi rassembler les œuvres selon les supports (caricatures, photographies, vidéos) ou selon les thèmes (discours publicitaires et éducation des filles et des garçons, utilisation du corps féminin à des fins commerciales, discours dégradant concernant des faits divers, etc.). Les élèves comprennent ainsi la logique qui prévaut à toute exposition. Ils trouvent ensemble un titre pour leur exposition et pour les différentes parties et/ou salles de l’exposition.

Les élèves s’inspirent des paragraphes argumentés rédigés plus tôt pour préparer les éléments de communication autour de leur exposition ; ce travail les incite à développer des compétences écrites mais aussi à améliorer leur usage de l’outil numérique. Ils créent une affiche avec l’aide du professeur d’arts plastiques si celui-ci souhaite s’impliquer dans ce projet. Ils rédigent ensuite les invitations au format papier ou numérique. Ils mettent enfin en page le catalogue d’exposition qui sera distribué aux visiteurs, ce qui leur permet de revoir et d’approfondir les codes concernant les normes topographiques et les légendes des images.

 

Les élèves peuvent organiser un vernissage de leur exposition en invitant les parents d’élèves et en organisant pour eux une visite commentée de leur exposition.

Cette visite contribue alors à développer le lien avec les parents pour la réussite scolaire, en faisant de l’école un espace ouvert et accueillant : de la sorte, on favorise le dialogue et l’échange dans une autre perspective que les rencontres parents-professeurs.

Les élèves peuvent également mettre en place des visites commentées de leur exposition pour les autres élèves et adultes de l’établissement, afin de développer leurs compétences orales.

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