La grammaire, un langage commun à l’élève et au professeur

Pédagogie - 19 mai 2016 par Edith Wolf

arbre bulle nuage mots viergeAlors que le nouveau programme de français invite les équipes pédagogiques à repenser la progressivité en langue sur les trois niveaux du cycle 4, se pose une nouvelle fois la question du statut du professeur de lettres au collège qui à différents moments dans la classe, se transforme en professeur de langue.

Par Edith Wolf, professeur de Lettres modernes

 

Pendant les cours de grammaire le professeur de lettres devient professeur de langue. Cela a parfois conduit à opposer le lycée et le collège, l’enseignement des lettres et celui du français.

Or pour tous les professeurs, du premier comme du second cycle, il est nécessaire que les élèves connaissent la grammaire, et pour les mêmes raisons.

Il s’agit de constituer un langage commun au professeur et à l’élève.

Il s’agit de permettre à l’enseignant d’annoter les copies en se fondant sur des notions que l’élève connaît, comprend, et dont il peut se servir pour améliorer la qualité de son expression.

 

Le dialogue sur la copie, un moment clé de la relation professeur-élève

Le moment du retour des copies est un moment clé de la relation pédagogique. L’attention de la classe y est particulière parce que chaque élève a sous les yeux la preuve que son professeur s’est intéressé à son travail, qu’il y a consacré du temps. Les annotations portées sur la copie s’adressent à lui directement et individuellement.
Il peut solliciter des explications, demander des précisions. Ce dialogue oral qui se fonde sur le dialogue écrit porté sur la copie nécessite un langage qui, au-delà des remarques portant sur le respect des attentes de la consigne, permette d’exprimer ce qui a trait au travail de la langue.

On peut ainsi formuler des remarques précises et partielles. L’élève est engagé à s’en saisir pour prendre conscience de la nature d’une erreur et réécrire un passage de son devoir.

 

La grammaire pour commenter les copies avec objectivité

Le caractère technique des termes grammaticaux confère aux observations qu’ils expriment une objectivité qui aide l’élève à accepter la critique.

L’enseignant peut utiliser les notions vues en cours pendant l’année mais aussi faire appel aux connaissances acquises antérieurement. Même si on a parfois l’impression que bien des choses sont à revoir chaque année, on peut se fonder sur des notions de base connues assez généralement. La grammaire est, pour le français, pratiquement le seul domaine où le savoir se présente comme cumulatif.

Ainsi la grammaire, loin d’être un domaine à part, un objet d’étude gratuit donc difficile à justifier, permet au contraire de légitimer une note, de faciliter le dialogue avec les élèves et de leur montrer qu’ils acquièrent, au fil des années, des connaissances de plus en plus approfondies.

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