La Bibliothèque numérique de Passeurs de textes

Les ouvrages, Littérature au collège, Pédagogie - 13 septembre 2017 par Corinne Abensour

Pour accompagner les manuels Passeurs de textes, quatre romans sont proposés en format e-book. Pour chacun d’eux, trois parcours de lecture (court, intermédiaire, long) sont à disposition des élèves.

Les auteurs répondent ici à vos questions sur ce nouvel outil.

1) D’où vous est venue l’idée de la Bibliothèque numérique ? Quelles constatations l’ont inspirée ?

  • Nous sommes partis du constat des défaillances des élèves dans la lecture des œuvres intégrales, en particulier leur manque d’autonomie (connaissances du vocabulaire non vérifiées, références culturelles non recherchées, et, dans le cas d’éditions annotées, une mauvaise utilisation de ces notes, soit par une lecture exhaustive, nécessairement fastidieuse, soit par un oubli complet de l’aide ainsi apportée). Cela mène le plus souvent à une lecture passive, où l’élève semble résigné à ne pas tout comprendre. Il s’agissait pour nous d’amener l’élève à lire en étant acteur de sa compréhension, et à l’y motiver en modernisant le mode de lecture.

2) Comment avez-vous choisi les quatre premiers titres de la Bibliothèque numérique ?

  • Il fallait choisir un titre par niveau, de la 6e à la 3e, en envisageant une progression possible dans l’autonomie du lecteur. Nous avons donc choisi, en suivant scrupuleusement les nouveaux programmes, des œuvres patrimoniales, exigeantes, mais accrocheuses, c’est-à-dire des récits enlevés, où l’identification du lecteur aux situations vécues par les personnages est aisée. Mais notre perspective était de faciliter l’accès à des œuvres réputées difficiles, nécessitant une aide approfondie, à cause de leur style, ou à cause de la culture qu’elles mobilisent.

3) De quel type seront les œuvres qui viendront par la suite enrichir la Bibliothèque numérique ?

  • Nous continuerons à choisir des œuvres patrimoniales, fédératrices, qui ont fait leurs preuves auprès des jeunes lecteurs mais qui exigent d’eux un effort vraiment important. Ce peut être en particulier des œuvres « longues », que l’on aborde peu souvent intégralement dans les classes.

4) Pourquoi avez-vous proposé pour chaque œuvre différents découpages ?

  • Pour aider l’enseignant à gérer l’hétérogénéité des lecteurs. L’enseignant n’a pas le temps, dans l’année, de préparer ce genre de différenciation. Nous tenions en outre à ne pas décourager les lecteurs en difficulté d’aborder le vrai texte de l’auteur (non réécrit, non modifié), mais en l’allégeant par des coupes afin que la lecture ne soit pas trop coûteuse en temps dans l’année scolaire.

5) Comment avez-vous travaillé pour découper les œuvres ? Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

  • Nous avons retenu les passages dynamiques, captivants, propres à encourager la poursuite de la lecture. C’est la richesse (narrative ou symbolique) des épisodes qui nous a permis de choisir ; nous avons essayé de réduire les intrigues secondaires sans défigurer les œuvres. La longueur des récits choisis était un défi difficile à relever, tant s’enchevêtrent parfois en eux des épisodes multiples et des intrigues foisonnantes, comme dans Les Trois Mousquetaires!

6) Quelles aides apportez-vous au lecteur au fil de sa progression dans l’œuvre ?

  • L’aide est d’abord lexicale : l’élève peut trouver, à sa demande (en cliquant sur le mot voulu), une explicitation immédiate des termes inconnus. Nous avons, de plus, levé parfois des implicites et remédié à de probables lacunes culturelles. En 4e et en 3e, des remarques stylistiques ont été ajoutées, quand elles sont intimement liées au sens.

7) En quoi consiste l’appareil pédagogique ?

  • L’enseignant trouvera des questionnaires directement exploitables, de deux types. D’une part, des questionnaires initiaux (pour mettre en place des connaissances littéraires, biographiques ou culturelles indispensables pour aborder l’œuvre dans une perspective adaptée ou pour en comprendre les éléments essentiels (ainsi, quelques notions géographiques sur la Russie pour Michel Strogoff). D’autre part, des questionnaires qui peuvent éventuellement servir d’évaluations formatives ou sommatives pour accompagner puis faire le bilan de la lecture : il s’agit de questions de compréhension littérale en 6e et en 5e, préparant davantage l’interprétation en 4e et en 3e. En 3e, l’accent est mis soit sur la préparation au brevet, soit sur l’accès au lycée, au choix de l’enseignant.

8) Quel lien entre ces quatre œuvres et le nouveau programme du collège ?

  • Sur ce point, le choix des œuvres a été soigné. Michel Strogoff permet, en 6e, d’aborder la question de l’aventure comme de la ruse ; en 5e, Les Trois Mousquetaires touchent à la fois à la problématique du héros et au thème de l’amitié ; Les Misérables, en 4e, est un accès facile pour interroger la confrontation des valeurs et les rapports entre individu et société ; enfin, en 3e, Les Mémoires d’outre-tombe sont une référence majeure pour l’entrée du programme « se raconter, se représenter ».

9) Comment peut-on utiliser les e-books en classe ? Et à la maison ?

  • Ils peuvent d’abord constituer des lectures cursives, où l’élève acquiert son autonomie de lecteur. Mais ils peuvent aussi, en classe, être le support d’une séquence sur œuvre intégrale, et aider à préparer, à la maison, des études d’extraits plus précises qui seront faites en cours. On peut aussi imaginer très facilement leur exploitation en remédiation, pour enrichir l’acquisition du vocabulaire ou retravailler des notions de cours par exemple.

10) Sur quels supports peut-on les lire ?

Vous pouvez utiliser une solution comme Readium, ou un lecteur d’e-books sur tablette.

11) Comment ces e-books pourraient-ils s’intégrer dans une pédagogie de projet ?

  • Donnons des exemples. En 6e, réaliser un petit carnet de voyage de Michel Strogoff avec l’aide du professeur d’arts plastiques est envisageable. Dans le cycle 4, tout est possible : élaborer un avis de recherche bilingue (français / anglais) de Milady après son évasion de la prison – le professeur d’anglais sera alors sollicité ; ou réécrire un passage des Misérables sous forme de scène de théâtre ou de comédie musicale (avec l’aide du professeur de musique) ; ou encore, en 3e, réaliser une plaquette de présentation de la Vallée-aux-loups chère à Chateaubriand, en partenariat avec l’enseignant d’histoire-géographie…

Retrouvez les 4 titres de la Bibliothèque numérique de Passeurs de textes sur le site :

http://passeurs-de-textes-college.lerobert.com/

 

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